HISTOIRE  
     
 

 
 
   
TOPONYMIE
       
Nom d'origine latine :

Maro = Grand
Ialos = Clairière
Marolium = Grand espace, grand champ
Materiola, materia = Bois de construction
   

Dans tous les cas la toponymie fait référence à la forêt et indique une origine liée aux essarts, aux défrichements du Moyen-âge. Situation comparable à celle de La Forêt Ste Croix, de Bois Herpin et d' Ormoy la Rivière.
ANCIEN REGIME

L'histoire des habitants de Marolles semble étroitement liée à celle de la châtellenie de Mesnil Girault.
Dès le Moyen-Age, la ferme forteresse, qui dépend du Chapitre Ste Croix d'Orléans, exerce son autorité et sa justice sur Marolles.
En 1224, sous le règne du Roi Louis VIII, les habitants profitent d'un affranchissement, moyennant paiement de la gerbe de la liberté, soit une gerbe sur douze.
Aux XIV et XV siècles, Marolles est considéré comme un village de colonisation dirigé par l'abbaye Ste Croix d'Orléans.
La première mention de Marolles en tant que paroisse n'apparait qu'en 1556, lors de la rédaction des coutumes du bailliage d’Etampes.



REVOLUTION

En 1784, un grand incendie ravage le village et 59 indigents sont alors recensés dans l'Etat des aumônes. Quatre ans plus tard, Marolles figure, très certainement, parmi les villages sinistrés par l'orage de grêle du 13 juillet qui ruine les récoltes de la région et dont le curé de Boissy La Rivière se fait l'écho (grêlons gros comme des oeufs). Des mauvaises récoltes sont également signalées à La Forêt Ste Croix.
Au printemps 1789, les revendications paysannes notées dans des cahiers de doléances -types- portent sur l'égalité fiscale et la suppression des redevances seigneuriales. Marolles est alors une annexe de Fontaine la Rivière, toujours rattachée au Chapitre Ste Croix, mais le pourcentage des terres dépendantes du Clergé n' est plus que de 4,6% ( 27 hectares sur un total de 599 ). La ferme champarteresse de Mesnil Girault est démantelée lors de la vente des biens nationaux, à partir de 1790. Le nombre des Laboureurs augmente, mais un rapport officiel rappelle que "de nombreux paysans n'ont toujours rien".



EPOQUE CONTEMPORAINE

Marolles devient officiellement Marolles en Beauce en 1883, sous la IIIème République, régime qui encourage la modernisation des campagnes.
Comme dans toutes les régions rurales, la population masculine du village est profondément meurtrie par la Ière Guerre mondiale ; le monument aux morts érigé devant l'église nous le rappelle régulièrement (10 tués).
Le début du XX siècle transforme la vie des villageois, avec l'électrification et l'adduction d'eau. La mécanisation vide les écuries, modifie les rythmes de vie et le calendrier des travaux agricoles.
En 1940, l'occupation allemande pousse les Marollais (sauf 2) sur les routes de l'Exode, en direction de la Loire. Un soldat est tué au combat, mais le village ne connait ni exactions, ni faits d'armes particuliers pendant la durée du conflit. Comme dans d'autres régions, les habitants vivent au rythme des réquisitions, des privations de liberté et avec la peur, jusqu'à l'arrivée des troupes américaines en août 1944.
Les fermes d'architecture beauceronne restent, aujourd'hui encore, fermées derrière leurs murs protecteurs. Le village étiré au long de la départementale 145 vit toujours d'une agriculture peu diversifiée, mais productive, dans un paysage de labours, de champs ouverts qui ne décourage pas l'installation de populations nouvelles, non agricoles.



MOTS CLES
Essarts :
Zone de terrains déboisés au Moyen Age.
Chapitre :
Dignitaires écclésiastiques possédant des biens fonciers.
Bailliage :
Circonscription juridique de l'Ancien Régime.
Champart :
Redevance en nature due au seigneur et prélevée après la Dîme ( 1 gerbe sur 8 pour Mesnil Girault ).
Laboureur :
Désigne un paysan assez aisé, propriétaire de ses terres, d'une charrue et d'un attelage.

 

SOURCES